A 35' (33 km) DE JOINVILLE UN AMPHITHÉÂTRE ROMAIN & DES MOSAÏQUES D'UN TEMPLE DÉDIÉ A APOLLON...
Au temps de l'Empire romain, Grand était une importante cité religieuse, peuplée à l'époque d'environ 20 000 habitants. Elle disposait d'un amphithéâtre de 17 000 places, d'une basilique avec une mosaïque restée sur son emplacement d'origine, une des plus étendues et coloriées d'Europe occidentale, et probablement d'un temple très important dédié au dieu Apollon, établi sur une source gauloise. Grand a reçu la visite de plusieurs empereurs romains, puis la cité est tombée dans l'oubli au cours du Moyen Âge. Sa situation à l'écart des routes commerciales, sur un plateau calcaire isolé, explique que sa population soit tombée à environ 400 habitants. Ses importants vestiges archéologiques font l'objet d'études dans le cadre du Site archéologique de Grand.
Le nom antique de Grand serait Andesina selon la « Table de Peutinger », carte routière de l'époque romaine recopiée au Moyen Âge.
Les nombreux témoignages de la présence romaine dans les villages environnants ne font que confirmer la situation de ce centre gallo-romain au croisement de voies terrestres militaires et commerciales : Liffol-le-Grand, Soulosse-sous-Saint-Élophe, Naix-aux-Forges...
Il a en effet pris une importance notable comme en attestent les vestiges d'aménagement hydraulique et de lieux de spectacles, sans commune mesure avec la localité à l'époque contemporaine. Longtemps considéré par les archéologues et les historiens comme étant une ville-sanctuaire, dédiée au dieu Apollon et à son homologue Grannus, le temple en question n'a pourtant pas été retrouvé (il se trouverait en dessous de l'église actuelle). On considère toutefois la cité antique comme une agglomération secondaire, comprenant environ 20 000 habitants.
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Camille Jullian écrit « La moitié de la vie dévote, pour le moins, se passe auprès des fontaines ; et les lieux de rendez-vous les plus populaires, ceux où l'on rassemble le plus d'idoles, de chapelles et de croyants, sont ceux où la multiplicité des eaux peut faire croire aux hommes que les dieux y tiennent assemblée » et fait naître l'hypothèse d'un temple des eaux appartenant à Apollon Grannus situé à Grand 1. Il met en relation Grannus et le site de Grand, « ville mystérieuse où mille dévots se donnaient rendez-vous » (Jullian 1920-1926, t. VI, p. 47), que Caracalla aurait visitée (Jullian 1920-1926, t. VI, p. 44), où Constantin aurait eu la vision d'Apollon accompagné de la Victoire (Jullian 1920-1926, t. VII, p. 107), ou citée par la Passion tardive de saint Élophe2 martyrisé en compagnie de sa sœur Libaire par l'empereur Julien. D'après Jullian, Apollon aurait été l'héritier de l'antique dieu gaulois Bélénus (Jullian 1920-1926, t. VII, p. 106-107).
Cette hypothèse, confortée par la présence probable d'une importante source, se transforme progressivement en certitude : tout en citant la position réservée d'Auguste Allmer, pour qui Grannus n'était pas un dieu de la Gaule (Allmer 1890, p. 298-302), Albert Grenier note que « c'est à Grannus, surnom d'Apollon, que l'on rapporte l'origine du nom de Grand (Vosges). »3. Il est à noter que la ville de Grand est identifiée sous le nom d' Andesina sur la Table de Peutinger, et que le nom de Grand serait un dérivé du nom du dieu Grannus, la ville ayant été le siège de l' Aquae Grannus. Cette origine expliquerait aussi le nom du gentilé des habitants dénommés Grandésiniens.
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